Carandin Valindorinan

Mae govannen, Amis du Vieux Tom

Nye ëa Carandin Valindorinan Mon nom est Carandin de Lorien. Je suis un Elfe Nando... Je ne compte pas vous embêter avec mon passé, mais je crois qu’il est bien séant de se présenter. En quelques mots, je vis pour la première fois la lumière d'Elbereth au milieu du Troisième Age des Hommes, peu de temps avant la terrible Bataille de Fornost. C'est d'ailleurs au cours de ce sinistre affrontement que mon père, Galendil quitta à jamais Arda.
Lothlorien ëa i'londë va oremin, va fëamin ar va poldorë La Lorien est le hâvre de mon âme, de mon coeur et de ma force. Cette terre sacrée, souvenir des Jours Bénis me vit grandir dans l'indifférence du monde extérieur. Mes premiers siècles en Arda furent tournés vers l'art, la méditation, la joie d'arpenter les terres magnifiques de Caras Galdhorn ou de Cerin Amroth. J’ai toujours aimé peindre les paysages magnifiques de ce monde, peut-être vous montrerais-je une de mes toiles, mais soyez indulgents…
Puis l'Ombre s'éleva à nouveau à l'est, Vert Bois le Grand n'était plus sûr... Les Yrch se massaient aux fontières du Bois Doré. C'est à cette époque que je devins Gardiens des frondaisons de la Lorien. Je troquai ma harpe contre un arc et mes vêtements de soie contre une armure de cuir. J'appris à pister ma proie, à m'embusquer et à survivre, je devins Farothen Chasseur. Très vite, après plusieurs accrochages sérieux contre les Orques, je compris que nous, Galadhrim, nous ne pourrions vaincre seuls et isolés. Je n'étais pas seul à penser ainsi.
Le seigneur Celeborn -qu'Elbereth bénisse son nom- rassembla quelques uns des Premiers Nés et les envoya dans le nord, quérir conseil auprès du Seigneur Elrond. J'étais du nombre. C'est à Imladris que je découvris ma passion pour la forge, je devins tavamacil ou fourbisseur. Elrond nous envoya dans l'ouest, en Eriador, afin de rassembler des informations sur le Mal naissant en Angmar. Aujourd'hui encore, j'arpente l'ancien Royaume du Nord en quête de renseignements sur l'ennemi, aussi bien pour Elrond que pour protéger la Lorien.
Je suis solitaire de nature, mais la menace grandit et je sais que je ne pourrai plus affronter seul les forces de l'ombre très longtemps...

Au cours de mes voyages, j’ai souvent combattu aux côtés de compagnons aussi divers que variés, mais je sens que devant l’Ombre grandissante, il me faudra compter sur autre chose que des alliés de passage… J’ai entendu parler de votre Confrérie, son sens de l’amitié, sa convivialité et j’aimerais modestement rejoindre vos rangs… Au plaisir de vous rencontrer.

Anar caluva tielyanna

Et bien, Carandin, tu sembles être un bien valeureux guerrier. Tu as raison sur le fait que la guerre contre le mal devient difficile à mener seul; et personellement, ce sera avec grand plaisir que je combattrais à tes côtés!

Mais où ai-je la tête... Je ne me suis même pas présentée! Je suis Adénis, Bijoutière et Cuisinière en Chef de la Confrérie des Amis du Vieux Tom! Contrairement à ce que risque de te dire certains membres de la confrérie, je fais preuve d'une grande dextérité et d'une grande rapidité dans le maniement de mon arc; arc que je mets à ton service...

Je pense avoir suffisement parlé de moi, je laisse aux autres membres le soin de se rpésenter eux même, ils le fairont bien mieux que moi!

Gîl sila na lû govaded Carandin,
C'est un honneur de croiser un descendant d'un des ces nobles sindars qui combattirent aux côtés de mes ancêtres en ces jours sombres !
Sur les mânes de mon du requen Valahir noss Eketta, commandant héréditaire des chevaliers gardes d'Arnor tombé au cours de cette glorieuse défaite, cela sera un honneur que d'affronter le noir ennemi à vos côtés !
Meneg suilaid

Reqen Estelmo noss Eketta

Un ciel d'un jaune de fiel dansait devant les yeux du corps mutilé étendu dans une mare d'eau saumâtre. L'odeur de souffre empuantissait l'atmosphère. L'elfe blessé n'avait même plus la force de défier du regard l'ennemi repoussant qui allait mettre fin à sa vie...

Il entendait son souffle rauque, le son lourd et visqueux de ses énormes pattes qui s'enfonçaient dans la vase avec un infect bruit de sucion, l'énorme masse de la tortue carnivore serait bientôt sur lui... Son odeur nauséeuse parvenait jusqu'à ses narines, dominant l'odeur ignoble du marais de Malenhad.

Le Nando sourit... il replia son bras encore valide sur sa poitrine, en serrant de ses doigts meurtris la poignée de son épée. Sa vie s'échappait rapidement des innombrables plaies qui recouvraient son corps. Il devinait plus qu'il ne voyait l'ombre cyclopéenne se rapprochant de lui. La mort arrivait, elle serait brutale et douloureuse.

AAAAYYYYYYYAAAAH!!!!

Un hurlement déchira le silence cotoneux du marais. L'Elfe sourit... rassembla ses dernières forces pour se redresser sur ses coudes... Une jeune femme à la chevelure flamboyante, portant une lourde armure et un écu grand comme un homme venait de s'élancer sans peur sur l'énorme saurien.

L'Elfe sentit ses forces l'abandonner... il sombra dans l'obscurité avec un sourire aux lèvres... le sang s'engouffra dans sa bouche avec un goût d'eau saumâtre... ses lèvres articulèrent un dernier mot: Mariwen...

L'Elfe se réveilla en sursaut. Des gouttes de sueur perlaient sur son front. Son flanc le lançait horriblement et un goût métalique s'obstinait dans sa bouche. Il se redressa et regarda autour de lui, la conscience embrumée... La lueur des flammes et la chaleur de l'âtre le ramenèrent doucement à la réalité. Il était chez lui, à Tund Loriel, et Mariwen n'était plus là. Il se parla à lui-même, comme pour chasser un fantôme qui le hanterait toujours...

Nando idiot... Il se frappa le front Tu es parti, et elle ne reviendra pas.

Carandin se leva, retira l'anneau de son auriculaire gauche et le déposa sur le guéridon. Sa main eut du mal à lacher l'objet, du bout des doigts, il le caressa longuement... en marmonant.

Namarië, mea melda, i edhelië, enwe varya. Adieu, mon aimée, adieu.